Femmes journalistes dans la presse cinématographique de l’Italie fasciste : le cas de la revue Film. La correspondance comme source pour l’histoire du genre, par Stella Scabelli.
Séance à 18h à l’Institut national d’histoire de l’art, rue Vivienne.
La secrétaire de rédaction Paola Ojetti et les autres collaboratrices de la revue Film (traductrices, correspondantes à l’étranger, rédactrices de feuilletons…) ont joué un rôle central dans la vie de cet hebdomadaire italien des années 1930-1940. L’objectif de la recherche dont il sera question ici est de retracer la carrière de ces femmes journalistes souvent oubliées, en rétablissant leur place au sein de la critique et du journalisme cinématographique sous l’Italie fasciste.
Le principal fonds consulté est le Fondo Mino Doletti, conservé à la Cineteca di Bologna, où se trouve la correspondance éditoriale de Film depuis les mois précédant sa fondation en 1938 jusqu’à la période de l’après-guerre. La lettre, qui s’avère un support privilégié pour saisir les parcours et les relations sociales de ces femmes critiques et journalistes, constitue en effet une source complexe, dans la mesure où elle relève à la fois de la sphère privée et publique, tout en présentant de surcroît une composante performative.
La communication vise à présenter les résultats de cette recherche, ainsi que les enjeux épistémologiques et méthodologiques qu’elle a soulevés. La perspective adoptée a en effet orienté l’attention vers des activités et des professions souvent peu valorisées, l’étude des atouts et des obstacles avec lesquels ces femmes ont dû composer dans leurs carrières, celle de leurs réseaux de sociabilité et l’entremêlement de leurs vies professionnelles et privées. Cette approche participe ainsi à un intérêt renouvelé pour la contribution des femmes à l’histoire du cinéma et l’histoire du genre durant la période fasciste, où la micro-histoire occupe une place centrale.
Stella Scabelli a travaillé comme chercheuse post-doctorale (assegnista di ricerca) à l’Università di Bologna pour le projet PRIN 2017 « Per una storia privata della critica cinematografica italiana : archivi, carteggi, relazioni » (projet porté par Paolo Noto). En 2021, elle a obtenu son doctorat en Histoire des arts et des arts du spectacle à l’Università di Firenze (sous la direction de Paola Valentini) avec une thèse intitulée : La fotografia di scena in Italia tra anni Cinquanta e Sessanta. I set di Michelangelo Antonioni et l’Archivio Enrico Appetito.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Stéphanie-Emmanuelle Louis (27 novembre 2023). Séance du 7 décembre 2023. Histoire culturelle du cinéma. Consulté le 23 janvier 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/pldi
