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Séance du 12 décembre 2024

“Les héros doivent mourir” (Pavlović, 1962), les héroïnes d’abord : les violences cinématographiques dans la Yougoslavie socialiste et leur réception, par Naïma Berkane

Séance à 18h à l’Ecole nationale des chartes, 65 rue de Richelieu, 75002 Paris – Salle Molinier

Pour la visio: écrire à recherche@chartes.psl.eu

Breza / Le Bouleau, Ante Babaja, 1967, Jadran film

Acte de naissance du cinéma yougoslave, le film Slavica (Vjekoslav Afrić, 1947), prend pour héroïne, une communiste et combattante de la Guerre de libération nationale. Elle meurt pendant la bataille qui signe la victoire finale de la révolution socialiste. Les critiques contemporains à la Yougoslavie de Tito (Petar Krelja, Mira Boglić, etc.) observent la suite comme une longue « dégradation » dans la représentation des femmes : du sacrifice qui fait, de la première femme cinématographique, « un mythe » (Boglić, 1980), aux violences perpétrées sur les personnages féminins, de plus en plus extrêmes au fil des années 1960. Les études de genre de ces dernières années (Bogojević, 2013 ; Jovanović, 2014 ; Vuković, 2022 ; etc.) suivent leurs pas et voient le traitement des femmes au cinéma comme le lieu privilégié pour observer les contradictions et les échecs du projet politique, idéologique, social et culturel yougoslave et de ses promesses d’émancipation et d’égalité de genre. Cependant, il apparaît que les mises à mort des héroïnes sont une constante du cinéma yougoslave. Elles peuvent, dès lors, nous éclairer, non seulement sur les ambiguïtés de l’histoire de la Yougoslavie socialiste, mais aussi sur la cohérence de son cinéma dans sa recherche esthétique et formelle.

Naïma Berkane est doctorante en études slaves à Sorbonne Université, ses recherches portent sur les « Échecs amoureux et révolutionnaires dans le Novi film yougoslave (1961-1972) : Une esthétique de l’échappée vaine ». Elle enseigne en slavistique et en études cinématographiques (Sorbonne Université, INALCO, Paris College of Art).


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Stéphanie-Emmanuelle Louis (4 décembre 2024). Séance du 12 décembre 2024. Histoire culturelle du cinéma. Consulté le 15 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12tn3


Auteur/autrice : Stéphanie-Emmanuelle Louis

Docteure en histoire contemporaine de l'EHESS, elle a soutenu une thèse en 2013 sur la patrimonialisation du cinéma en France entre 1944 et 1968. Son approche croise muséologie, études visuelles et histoire des politiques culturelles et des usages sociaux du passé. Elle a travaillé en association avec l'Institut d'histoire du temps présent (IHTP-CNRS) entre 2007 et 2021. Elle a intégré le Centre Jean Mabillon, EA de l'Ecole nationale des chartes où elle est coordinatrice des projets de recherche. Elle est responsable depuis 2019 du programme "Histoire de la pédagogie de la création artistique" et fait partie du collectif organisateur du Séminaire d'histoire culturelle du cinéma. Par ailleurs, elle est aussi membre du Conseil d'administration de l'Association française de recherche en histoire du cinéma-AFRHC.

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