Genre et propagande algérienne. Les héroïnes de la lutte anti-coloniale : des personnages secondaires ?, par Salima Tenfiche
Séance à 18h à l’Ecole nationale des chartes, 65 rue de Richelieu, 75002 Paris – Salle Delisle
Pour la visio: écrire à recherche@chartes.psl.eu

Le cinéma chahid, à la gloire des martyrs de la lutte anti-coloniale, est un genre masculin. Non seulement, il est exclusivement réalisé par des hommes (Ahmed Rachedi, Saïd Ould-Khelifa, Okacha Touita, Belkacem Hadjadj), mais encore le héros guerrier de ces films de propagande est toujours un homme. À l’instar du Maqam Echahid, le gigantesque monument aux Martyrs qui domine la baie d’Alger et dont chacun des trois piliers est flanqué d’une statue à l’effigie d’un homme en armes, le cinéma chahid ne célèbre que des figures masculines. Aucune des 10 949 moudjahidate de la Guerre de libération nationale n’a fait l’objet d’un de ces biopics généreusement financés par l’État. Ici ou là toutefois, quelques personnages féminins, plus ou moins stéréotypés en fonction des réalisateurs, font leur apparition sur les écrans étatiques algériens. Une évolution qui tient compte des mutations sociales contemporaines post-guerre civile.
Salima Tenfiche est maitresse de conférences en études cinématographiques à l’Université Sorbonne Nouvelle. Elle est spécialiste du cinéma algérien contemporain et s’intéresse aussi aux rapports de classe/race/genre dans le cinéma français contemporain. L’ouvrage tiré de sa thèse paraîtra bientôt sous le titre Cinéma algérien contemporain : un renouveau post-guerre civile, Paris, Classiques Garnier, collection « Recherches cinématographiques », 2025.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Stéphanie-Emmanuelle Louis (13 janvier 2025). Séance du 6 février 2025. Histoire culturelle du cinéma. Consulté le 14 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/132ns